dimanche 10 août 2008

La Globalisation n'aura pas mon Durum!

Fast-food fast-art, fast-love? La Globalisation vous voulez dire?
Bien sûr, ici aussi la société a pris le pas !

Les chanteurs qui perchent leur corps sur des berlines, et leur voix au plus hauts des vibratos ?

- Affirmatif!

Le short au pli de l’aine et le tee-shirt qui découvre le nombril ?

- Affirmatif et même hallal !

La restauration rapide, indigestible,qu’on tasse dans l’estomac a grandes lampées de coca?

- affirmatif… Enfin, Mac-clown a été cloué à la douane. Ici c’est Chicken Wing !

Deux étages, une terrasse, l’accès au Wifi, un gentil boiteux qui veille au parking et tabasse les enfants mendiants, bienvenue chez Chicken Wing!

Asseyez vous; commandez un Durum ! Ne soyez pas empoté, voyons!
Vous dites ? Il n’y a pas de place en terrasse, et la chaleur est trop dense à l‘intérieur?
Voici l‘escalier, grimpez-y, Il y’a un autre étage!
C’est plus propre, et plus commode, n’est-ce pas ?

L’armée de femmes, pantalons noires, chemises oranges, ce sont les serveuses!
Pour le moment, elles sont en pause. Toutes amassées devant la grande télé, fourchettes à la bouche, elles s’extasient devant les robes et les minots; c’est l’heure des clips !

La pause s’éternise, il est 16h maintenant, et plus un client. À part un paumé binoclard, qui profite du Wifi !

Et les minutes s’égrainent…

…. Encore et toujours…

Le volume sonore, le temps d’écoute, la répétition des pages publicitaires sur les sonneries téléphoniques… tout ce chaos de bruits, le binoclard a commencé à en avoir la tête lourde, puis légère, et enfin plus de tête du tout..

C’est alors que tout vacille !

Réalité ou Délire ? Les serveuses, dociles jusqu’alors, sont maintenant debout, braillardes et armées d’ustensiles ménagers. Après La bataille d’Amir Timur, voici un nouveau front déclaré.

Il est pénible de distinguer les assaillantes; elles arborent toutes les mêmes treillis.
L’une se distingue, tout de même. C’est la plus téméraire. Deux pommettes mongoles au dessus des joues, et fièrement dressé sur sa tête, un chignon noir comme Attila! Elle est en première ligne, son arme: un aspergeant. Habile à faire parler la gâchette, ses coups font mouche à chaque giclée!

Elle prend longtemps l’ascendant sur l’ennemi; mais voilà, quelques secondes d’inattention qu’un balaie lui a crocheté une jambe. Elle perd l‘équilibre, et le petit bout de femme qui se trouvait au bout manche, lui saute déjà dessus.
La lutte continue au sol, acharnée, ventre conte ventre, rire contre rire !

On se lasse enfin. La petite troupe d’ébouriffées, la peau rougie et suante, s’accorde le luxe d’une trêve et fraternisent autour d’un coca.

La folle atmosphère est chassée par les fenêtres entrebâillées; pour le binoclard aussi, le moment est venu de prendre l’air.

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