À Khiva le ciel a scellé un pacte avec le sable.
Ce dernier était chargé de revêtir les murs tandis que le ciel s’ingéniait à bleuter les dômes et façonnait les minarets.
Des trois joyaux de la route de la soie, Khiva est la plus décriée. On la dit volontiers « touristique » en grimaçant chaque syllabe avec dédain.
On dit que si elle eût une âme, les perses et les soviétiques la lui ont ravi !
Est-ce à dire qu’elle n’est désormais qu’un corps? Mais alors quel manque de poésie que d’oublier l’âme du corps !
Car Khiva, moi je l’ai étreint, et son corps je l’ai senti de tout son poids, de tous ses plis et de tous ses parfums.
Qui d’entre les contempteurs est sorti de son hôtel, la nuit, pour marcher en solitude dans ses rues; au moment où la lune était pleine, pâle, et qu’elle gantait d’ombre la ville du sol au plus haut minaret ?
Et dans la chaleur sereine de l’après midi, lorsque le soleil déclinait et que les enfants quittaient la classe, a-t-il pris le temps d’écouter leur babil et de les faire rire en inventant un jeu?
On rit de peu quand on est enfant, il suffit de jongler avec des cailloux pour habiller leur bouche d’un sourire. Et c’est à cet instant, sur le bords de leur lèvres et dans l’échos de leur rire, que l’on goûte pleinement à l’âme de la ville.
Je ne veux pas l’accabler trop longtemps mon méprisant imaginaire mais si Khiva n’a pas d’âme, je damne la mienne aux djinns et me fais Faust. Car voyez vous, il est d’une ville comme il est d’une femme, et si Khiva n’est pas belle, elle est toute dans son charme et c’est là que réside l’âme du corps!
Alors voyageur, presse toi si tel est ton désir mais n’attend pas de Khiva qu’elle épouse ta cadence car elle n‘aime que la lenteur et les méditants.
photos de Shanghai en vrac!
Il y a 17 ans
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