Ma vie va son chemin monotone, du lever à l’issue de ma journée, ce sont les mêmes actions que j‘accomplis, les mêmes gens que je rencontre.. Pourtant je ne perd pas foi en mon voyage et loin de là!
S’il lui a fallu le temps de macérer en moi c’est que j’ai du m’acclimater et surtout m’acculturer pour pouvoir mieux pénétrer cette civilisation nouvelle - bien que déjà intégrée en moi à ce que j'ai ressenti. Le dépaysement a cessé au sortir de ma première douche dans la salle de bain soviétique de mon premier hôte.
Sans m’en rendre compte j’apprend. La langue d’abord, les signes ensuite.
J’ai pris la mesure d’une ville que je ne connaissais pas, et je m’y plais car j’y ai noué mes habitudes. Je tâche, de ne pas trop m’y complaire, toutefois, car le voyage perd de sa saveur dans la routine.
Maintenant, je suis prêt et assez mûr il me semble pour partir vers Samarkand et ses sœurs mythiques Boukhara et Khiva. Il ne manque plus que l’arrivée de Kazu, et jeudi prochain nous embarquons dans le train qui nous mènera à Urgentch
20h de trajet! Et une telle hâte d’y être!
Le stage, lui, est plus lent à prendre. À l’institut français, mon directeur a été muté à Paris. Je n’y ai pas trop ma place, car ce sont avant tout des archéologues qui y travaillent, et surtout je n’ai pas encore bien identifier mon projet de recherche.
Les ouzbeks quant à eux m’ont donner un os à ronger; je dois réaliser un article publiable dans la presse française mais selon leurs conditions, à savoir une neutralité, et surtout une bienveillance à l’égard du pouvoir en place. Je vais m’en acquitter du mieux que je puisse mais cela après mon retour de Samarkand.
Ces deux mois qu’il me restera, vont être plus actifs car je dois tout de même, par respect pour
moi-même,me mettre dans l’ambiance du « stage »!
Ma rencontre avec Mateusz est tombée à pic et notre cohabitation a été sans amertume. Fraternelle ne serait pas un vain mot !
Décidément la vie est, à cet égard, vraiment généreuse, car je rencontre toujours sur mon chemin les bonnes personnes ( à vous qui me lisez ce message vous est tout directement destiné)
Je cesse de prendre ce ton emphatique et vous laisse découvrir mes récentes photos, qui j’espère vous feront un peu respirer mon air et vous donneront l’appétit de mes nouvelles aventures.
Bientôt Samarkand les amis! Vos pupilles, vos papilles , je le sent, déjà en tressaillent, en salivent! Rien que 10 jours, et je vous raconte tout ;
bridez un peu votre patience je vous promet de belles photos et des souvenirs assez dingues pour vous faire vivre plus intensément mon voyage !!
Un bisou sur chacune de vos joues, une grosse étreinte qui fait mal au os et à très bientôt
Guigui.
PS: en prenant le métro j’ai encore été contrôlé par la flicaille, je ressent à quel point c’est pesant, pour les gens qui en France subissent régulièrement le délit de faciès, pour moi, ici, c’est presque quotidiennement
PPS: Ton message fait du bien Benou ! Vous me manquez le trio magique!